Être tout le temps connecté sur les réseaux sociaux, s’avère le passe-temps préféré de beaucoup de personnes, surtout les jeunes. C’est pourquoi la perspective que l’on soit payé pour une telle activité fait rêver. L’invention d’un nouveau métier le « community management », a rendu cela possible…
La plupart des définitions qu’on retrouve sur le web, désignent le community management comme le fait de représenter une entreprise, d’être son porte-parole sur le web. En 2011 déjà, Didier Heiderish contestait dans un article paru sur le site de l’observatoire international de crises (OIC), la prétention qu’on puisse gérer une communauté. Il faut dire qu’un groupement social qui par définition, se base sur la liberté d’appartenir, celle d’agir et celle de s’excommunier, ne peut en aucun cas se laisser gérer. Mais nous ne nous attarderons pas sur la sémantique de l’appellation et nous retiendrons uniquement son sens conventionnel.
Il est inquiétant de constater avec quelle rapidité les pseudos porte-paroles se multiplient et polluent le paysage du web. C’est que ce rôle donne l’illusion d’être facile et accessible à n’importe qui. Se base-t-on sur une définition très simpliste qui réduit le community management au fait de faire des publications et de réagir aux commentaires ? Dans ce cas, toute personne sachant utiliser les réseaux sociaux est apte à accomplir la mission.
Imaginez que votre entreprise, reçoive une invitation d’une chaine télé populaire. Vous devrez y défendre votre image corporate, les choix de votre organisme, les enjeux qui impliquent tout votre secteur…Maintenant, pensez à votre community manager, oseriez-vous l’envoyer pour vous représenter ? A-t-il toutes les informations qui lui permettraient de réagir à n’importe quelle question, ou du moins a-t-il les moyens de les avoir ? A-t-il assimilé la culture et la stratégie de votre entreprise ? Est-il assez informé de l’actualité de l’entreprise ? Connait-il la réglementation en vigueur ? Arrivera-t-il à respecter la frontière entre le confidentiel, l’interne et le publique ? Comprend-il le sens des images? Si vous répondez à une seule de ces questions par un « NON », alors votre community manager ne mérite pas de travailler pour vous.
Le fait est que le community manager se retrouve dans une situation où il peut affecter l’image de toute l’entreprise par une décision qu’il prend de manière hâtive et individuelle. C’est ce concept qu’Emmanuel Bloch appelle « le caporal décisif ».
Le community manager, en plus de son rôle de diffuseur d’informations, doit être en mesure d’opérer une veille efficace et surtout être capable de desceller l’information stratégique. Autrement dit, l’information qui peut influencer les grandes décisions ou les remettre en question. Il doit aussi pouvoir reconnaitre l’information « crisogène » et la transmettre à temps aux preneurs de décisions.
Sans avoir la prétention d’être exhaustif, cet article a pour objectif d’attirer l’attention sur des aspects importants du métier de community management. Ceux qui l’exercent peuvent choisir de le pratiquer de manière superficielle et amatrice (c’est le cas où ce n’est plus un métier), où assumer la grande responsabilité qui les incombe en explorant toutes les dimensions abordées ou non dans cet article.
Publication initiale:
http://www.webmarketing-com.com/2014/08/06/29144-community-management-vrai-metier