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Seule l’intelligence collective sauvera l’Algérie

Dans une ère marquée par l’individualisme, il peut sembler normal que l’algérien cherche à satisfaire, en premier lieu, ses propres désirs et intérêts. Mais lorsque les enjeux individuels passent par des solutions collectives, le travail commun s’avère souvent impossible à réaliser. Ce n’est donc pas la motivation qui nous fait défaut, mais plutôt la compétence, celle de savoir évoluer avec les autres.

Parmi les mythes que nous entretenons avec l’aide de certains médias stupides, la croyance en une supériorité intellectuelle et cognitive de l’algérien. A l’opposé de ce dérapage, beaucoup nourrissent l’idée de l’incapacité de l’algérien à produire de grandes réussites. Les deux pensées sont extrêmes et ne s’appuient sur aucune objectivité.

En vérité (nous devons le rappeler même si c’est évident), l’algérien est un être humain comme les autres, doté du même cerveau et de la même capacité d’innover qu’on pourrait retrouver chez n’importe quel peuple. Mais l’algérien est mal formé, ce qui réduit sa capacité à exploiter les dons immanents qu’il a reçus à l’instar de tout autre être humain.

Malgré cela, l’intelligence individuelle de beaucoup d’algériens s’exprime dans différents domaines. Ce qui prouve que chaque individu est capable de dépasser les contraintes, liées à la qualité de l’enseignement et à l’environnement d’une manière générale. Pourtant, rien ne fonctionne au niveau collectif ! L’intelligence collective est quasi-absente chez nous. Comment l’expliquer ?

L’intelligence collective n’est pas l’addition des intelligences individuelles. Autrement dit, vous pouvez regrouper une centaine de génies, s’ils ne savent pas travailler en groupe, ils produiront une forme très élaborée de bêtise collective…L’intelligence collective est un système cohérent dans son ensemble mais qui permet à l’intelligence individuelle de s’exprimer. Ce n’est pas tout, car permettre à l’individu d’exprimer son intelligence n’est que la première étape. La deuxième réside dans la capacité du groupe à s’adapter et à soutenir l’initiative de l’individu. Prenons l’exemple d’une équipe de football : si un attaquant est capable de réaliser des prouesses techniques, de courir vite avec la balle, de dribler, de marquer…est-ce pour autant que ses coéquipiers auront le droit de faire la sieste pendant les matchs ? Bien sûr que non. Car c’est leur mouvement collectif qui permet à notre attaquant de donner du sens à son intelligence : il a besoin que ses coéquipiers le couvrent, qu’ils lui offrent des solutions, qu’ils influencent le déploiement de l’équipe adverse…etc.

Finalement, ce dont nous avons besoin c’est d’une société qui ne se contente pas de regarder les initiatives individuelles sans se remettre en question. Et surtout pas d’une société où les génies entendent très souvent la phrase : « ta place n’est pas dans ce pays » !