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Six erreurs que le manager algérien doit éviter en ces temps de crise

Plus personne ne nie que l’Algérie traverse une crise multidimensionnelle, causée par la chute des prix des hydrocarbures, ainsi que la gestion inefficace des atouts du pays. C’est un bon début !  Loin des annonces et des débats, le manager algérien fait face à des difficultés quotidiennes. Il arrive difficilement à survivre.

Des attitudes pathologiques sont souvent constatées en période de récession économique. Nous avons voulu à travers ces lignes en citer quelques-unes que nous avons constatées sur le marché algérien.

Ignorer les changements autour de soi

Comme nous l’avons souvent rappelé, la réussite d’une organisation dépend avant tout de sa compréhension de son environnement (interne et externe) et de sa capacité à s’y adapter. L’erreur que font beaucoup de managers, c’est de croire que leur compréhension et leur adaptation sont des acquis permanents, sur lesquels il n’est pas nécessaire de revenir pour une profonde remise en question. Un monde qui bouge continuellement exige une relecture tout aussi continuelle.

Se contenter d’écouter les «optimistes»

Le déni est l’une des réactions les plus courantes et les plus universelles face aux crises. Devant une situation tendue, la pression psychologique peut être très forte, voire insupportable. Le manager est avant tout un être humain avec ses forces et ses faiblesses. C’est pour cela qu’il risque de chercher instinctivement du réconfort. Il le trouvera chez ceux qui banalisent les faits et ceux qui misent sur des miracles du genre «la situation va bientôt se rétablir d’elle-même». Attention à la compréhension tardive des changements autour de soi !

S’obstiner à garder le même fonctionnement

Il faut garder à l’esprit qu’un mode de fonctionnement, quelle que soit sa «perfection», n’a de valeur que par égard à l’environnement où il est appliqué. C’est pour cette raison qu’il n’existe pas de solution universelle pour les entreprises. Et c’est aussi pour ça que l’importation de «recettes» et d’experts étrangers, nous a rarement fait du bien dans les domaines stratégiques. Comme nous l’avons mentionné plus haut, la compréhension de l’environnement est vitale, c’est elle qui doit, par la suite, déboucher sur un nouveau fonctionnement qui intègre les nouveaux paramètres.

Se concentrer sur le court terme :

Face à la crise, les managers d’entreprises se sentent menacés. Afin de se rassurer et d’avoir un (faux) sentiment de maîtrise, ils se concentrent sur des mesures de survie. Ils recourent à la réduction hasardeuse des dépenses, sans considérer les équilibres et sans mesurer l’impact des changements qu’ils provoquent. Ils négligent des fonctions hautement stratégiques, comme la communication, le marketing, la formation…à cause d’une certaine satisfaction à très court terme, certains managers oublient que leur futur se joue présentement.

Faire des promesses irréfléchies

Que ce soit vers l’interne ou vers l’externe, le manager ne doit jamais abuser de promesses s’il n’est pas certain de pourvoir les tenir. Or, en situation de crise, la pression est telle qu’on est capable de dire n’importe quoi pour se soulager. Là aussi, il faut penser à long terme, surtout lorsqu’on dépend de plusieurs parties prenantes : employés, clients, partenaires, fournisseurs… la crise est une période de transition pour les uns, elle sera aussi une cause de disparition pour beaucoup. Tant que le nouveau fonctionnement n’est ni maîtrisé ni approuvé, il convient de rester prudent.

Négliger la démotivation à l’interne  
Nous aurions peut-être dû commencer par cet aspect, vu son importance. En effet, le public interne est la première richesse, la première arme contre la crise. Certains managers font l’énorme bêtise de se référer à la conjoncture du marché de l’emploi dans le pays, pour se donner toutes les libertés, sachant que les démissions et les réclamations deviennent peu probables. Or, garder un employé n’est pas suffisant. Il faut le garder motivé, sinon comment l’entreprise est censée relever les défis qui l’attendent ?  D’un autre côté, il ne faut pas oublier qu’un employé n’est pas isolé de sa société, il devient alors nécessaire d’entretenir son moral par rapport à tout ce qu’il voit, entend et vit au quotidien.

Conclusion :

Lorsque nous aurons dépassé cette trouble phase, des entreprises auront disparu, d’autre auront survécu, alors qu’une troisième catégorie en sortira plus forte et plus solide. Les entreprises qui en feront partie sont celles qui, aujourd’hui, ne tombent pas dans des erreurs universellement reconnues comme telles.

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