Comme beaucoup de décisions publicitaires, le choix d’utiliser le dessin ou la photographie pour la publicité, se fait d’une manière arbitraire sur le marché algérien. Certains annonceurs optent durablement pour la photographie d’autres pour le dessin ; comme s’il s’agissait d’une question de tendances ou de styles. Nous allons voir que le fait d’opter pour une technique ou pour l’autre ne doit pas être pris à la légère.

Certes, il existe une réelle résistance de la part des entreprises qui veulent faire des économies d’épicerie : elles dépensent des millions pour louer des espaces publicitaires et pour imprimer, mais elles refusent de payer un photographe professionnel afin qu’il réalise une image capable de transmettre efficacement le message. Mais les candidats qui acceptent de poser pour des pubs sont difficiles à trouver, ce qui oblige à des plans « B » pas toujours pertinents.

La photographie :

Alors que l’une des principales fonctions du dessin était la représentation du réel, la photographie est venue prendre la première place au podium. En effet, quoi de mieux et quoi de plus efficace qu’une photographie pour décrire un visage, un paysage ou un événement ? La crédibilité de la photographie auprès du public est née de cet aspect. Ce crédit demeure intact même après l’invention de Photoshop et la révélation de nombreux cas de manipulation. Une étude psychosociologique pourrait nous expliquer les raisons de cette « fidélité », mais ce qui est certain et ce qu’il faut retenir, c’est que la photographie est plus efficace en publicité pas seulement pour sa crédibilité auprès du public mais en raison d’autres vertus : elle permet l’identification aux personnages, elle permet de scruter le moindre détail de la réalité et elle incite à l’analyse d’une situation.

Il ne suffit pas d’opter pour la photographie, il faut que tous les éléments qui la composent soient au service du message souhaité.

Le dessin :       

Le dessin est beaucoup plus ancien, c’est la première forme de représentation que l’Homme a utilisée. Lorsque la publicité de masse est apparue c’est vers les artistes qu’on s’est tourné, ils étaient les seuls professionnels de l’image connus. Ça a encouragé la naissance de la première école de pensée publicitaire, celle des séducteurs.

Le dessin ne jouit pas de la même crédibilité que celle de la photographie. Dans l’imaginaire populaire, la photo est un témoignage de la réalité alors que le dessin est une fabrication de l’Homme. Le dessin connote aussi d’un monde des enfants. Il est à se demander pourquoi nos entreprises dessinent leurs affichent dans un style comique ?

Malgré tout, il y a un cas où le dessin est recommandé en publicité, c’est quand on veut faire passer une idée synthétisée de manière à éliminer toute interférence.

L’usage du dessin est pertinent dans l’affiche d’Algérie Poste, car il permet de représenter la fonction « facteur » par une silhouette. Ce qui est intéressant, c’est que n’importe quel facteur algérien peut s’identifier à l’affiche puisqu’elle ne favorise aucun type de visage, aucune tranche d’âge, aucune région…elle s’adresse aux facteurs où qu’ils soient.

Encore une fois, il faut se rappeler que les choix publicitaires doivent être faits à partir des choix stratégiques de l’annonceur. Une fois que la substance du message est définie, il faut choisir la meilleure façon de le représenter.