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Publicité touristique : l’annonceur ou la destination ?

L’attribution de la publicité à son commanditaire est primordiale. Car tel qu’expliqué dans le « Petit Guide pour Grands Succès Publicitaires », une publicité non attribuée profite surtout aux leaders du marché. Mais comme nous l’avions démontré, l’attribution à l’annonceur peut ne pas être la meilleure option, notamment lorsqu’il s’agit de publicité sociale. A présent, nous allons voir un autre cas particulier, celui du domaine touristique.

Le fait est que les acteurs du secteur touristique ne peuvent être indépendants : un transporteur, un restaurateur, un artisan, un hôtelier…ne peuvent vendre leurs services si la destination (pays, région) où ils se trouvent n’attire pas des touristes. Ils ont l’obligation, s’ils veulent prospérer, de promouvoir ladite destination pour le bien de tous.

La promotion de la destination Algérie est un enjeu de haute importance, pour booster notre secteur touristique. Surtout lorsqu’on sait que les pouvoirs publics veulent s’appuyer dessus pour réduire la dépendance aux hydrocarbures. Promouvoir la destination Algérie n’est pas chose facile, puisque tout reste à faire. Tout d’abord, notre pays doit se doter d’une stratégie qui donne le cap et qui fédère les initiatives de tous les acteurs. Il ne s’agit pas seulement d’un simple objectif de cohérence ; il s’agit de faire rêver notre public. Oui, parce que la dimension rêve est indissociable au tourisme et aux vacances. Faire rêver de quoi ? Comment le rêve que nous proposons va-t-il nous distinguer par rapport aux rêves vendus par nos concurrents ? Est-ce que notre rêve est une promesse que nous pourrons tenir à travers les années ? Lorsque nous aurons répondu à toutes ces questions et d’autres, nous donnerons aux acteurs du tourisme l’orientation qu’ils devront suivre.

Pour revenir à la question de l’identification, les acteurs du tourisme doivent trouver un équilibre entre la promotion de l’Algérie en tant que destination, et la promotion de leurs propres services et produits. Autrement dit, ils fourniront un effort commun pour attirer les touristes dans notre pays, pour ensuite les attirer vers leurs intérêts particuliers. C’est un peu comme des magasins se trouvant dans un centre commercial, ils doivent chercher en premier lieu la venue des clients au centre commercial, c’est l’effort collectif, mais une fois que ce centre devient attrayant l’enjeu sera, pour chaque commerçant, de faire venir et acheter les visiteurs dans son propre magasin.

Donc, tout le monde travaillera pour promouvoir l’image de l’Algérie, c’est l’idéal que nous devons atteindre. Cependant, cette image devra être protégée en organisant l’activité touristique par le ministère de tutelle et pourquoi pas avec le Cluster du Tourisme récemment créé. La communication vers l’étranger doit être soumise à une supervision (y compris sur les réseaux sociaux). La prise de parole au nom de l’Algérie même en étant individuelle, impacte tout un secteur, elle doit respecter la cohérence comme nous l’avons souligné plus haut.

Il est vrai que tout le monde devrait profiter de l’image de l’Algérie, mais ce droit devrait être retiré à ceux qui transforment le rêve en cauchemar. Utiliser l’image de l’Algérie vis-à-vis de l’étranger devra être mérité, à nous de fixer les critères et d’accompagner les investisseurs dans ce sens.