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Mon avis de communicateur sur une affiche qui fait polémique

Il y a beaucoup à dire sur la campagne “Sama3soutek” lancée par le ministère de l’intérieur algérien, en vue des prochaines élections législatives. Notamment par rapport aux objectifs stratégiques et à la diffusion. Mais c’est la question des protagonistes qui fait actuellement polémique.

Il faut tout de suite préciser, comme l’ont d’ailleurs fait plusieurs médias et utilisateurs de réseaux sociaux, que la photo à l’origine de la polémique est présente sur une célèbre banque d’images. Il est donc normal qu’elle soit accessible à plusieurs organisations de par le monde, y compris une université de l’état hébreu.

Jusqu’à preuve du contraire, les banques d’images n’offrent pas d’exclusivité. Pour cela, le choix d’y recourir doit être réfléchi. Pas seulement par les instances du gouvernement, puisque même des entreprises y piochent souvent des photos . Comme ce fut le cas d’Air Algérie il y a quelques années :

air algérie

En effet, le recours à une banque d’images par la compagnie publique a suscité une drôle de réaction ! Et ce qui est curieux c’est que les multinationales et les entreprises privées, recourent très souvent au même procédé. Plus grave encore, certaines ne prennent même pas la peine de choisir des visages auxquels les algériens peuvent s’identifier. Malgré cela , elles ne font pas face à des critiques.

D’un point de vue professionnel, une organisation perçue comme prestigieuse, ne doit pas puiser ses photos sur le web, non pas par souci d’authenticité mais d’exclusivité. Sur une affiche publicitaire, la nationalité du protagoniste n’a aucune importance. Car même un algérien aux traits européens n’inspire pas au public de s’identifier à la communication.

Au critère de l’identification, il faudra ajouter celui de la confidentialité. Nous considérons que sur le plan moral et juridique, il est tout à fait concevable de faire appel à un protagoniste étranger, du moment qu’il soit représentatif du public auquel on s’adresse. Il ne faut pas oublier qu’il est difficile en Algérie, de trouver des volontaires (évidemment rémunérés). Pour s’assurer d’une totale discrétion, il faut non seulement un contrat de confidentialité mais aussi que le protagoniste ne soit pas reconnaissable en d’autres apparitions médiatiques.

Dans toutes les formes de publicité, qu’elle soit politique, commerciale ou sociale, les campagnes doivent être appréciées dans la forme, dans le contenu et décidément dans la provenance en ce qui concerne le public algérien. Il ne s’agit pas de raison ni de justice, il s’agit d’appréciation sociale; et c’est la société qui en décide. Pour une communication efficace, il faut éviter les polémiques même quand elles  semblent injustes et insensées.