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« Le syndrome de l’agenda » dans l’entreprise algérienne

La transition entre 2016 et 2017 a fourni une nouvelle occasion de constater que la « tradition » est entretenue, concernant les fameux cadeaux de fin d’année. Cela malgré une tendance de ralentissement chez les entreprises, notamment dans les budgets publicitaires. Nous aborderons dans ce billet lesdits cadeaux en tant que supports de communication.

Avant tout, mettons-nous d’accord : les cadeaux de fin d’année constituent un support sérieux pouvant servir divers objectifs allant de la notoriété de la marque jusqu’à son image. Leur intérêt réside dans leur durée de vie annuelle. Bien pensés, ils peuvent accompagner la cible sur une longue période ; d’où la nécessité pour l’entreprise, dans la plupart des cas, de les associer à des objectifs stratégiques et non ponctuels.

Mais un nombre important d’entreprises s’en servent comme une dépense rituelle. On les fait car c’est ce qu’on a toujours fait, ce n’est pas grave si on en attend aucune utilité ! Evidemment, les cadeaux de fin d’années prennent différentes formes : stylos, porte-clés, cartables, calendriers, clés USB… mais l’objet le plus incontournable pour beaucoup, c’est évidemment l’agenda.

L’agenda est le support de communication le plus absurde pour l’entreprise algérienne. Le manager ne sait pas pourquoi doit-il dépenser son argent dedans mais il n’abandonne jamais la tradition. De son côté, le public cible ne l’utilise que pour ses gribouillages dans la plupart du temps (surtout à l’ère du digital), ça ne l’empêche pas de le réclamer et de le prendre, après tout c’est gratuit !

Décidément, il s’agit d’un support dont personne ne connait l’utilité. Il continue à vivre grâce à un esprit traditionaliste qui ne remet pas en question des pratiques de communication bien installées. Cet esprit se manifeste dans la croyance que les événements musicaux servent l’image de l’Algérie, que la carte des complots est valable dans toutes les situations sensibles, que la demande manuscrite est une pièce incontournable pour demander un emploi, alors que les entreprises algériennes n’ont jamais connu la graphologie dans leur processus de recrutement…

Or, en communication ce qui a servi dans le passé ne peut pas forcément être efficace dans le présent. L’efficacité est toujours liée à un contexte spatiotemporel. Et ce qui étonne le plus, c’est que certaines de nos entreprises entretiennent des traditions sans qu’elles aient eu une preuve de leur efficacité par le passé ; c’est « le syndrome de l’agenda ».

Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais support. Le choix du canal de communication est une décision technique, elle prend en considération la nature du message et la cible qu’on veut atteindre.  Si vous n’arrivez pas à justifier un support par rapport à ces deux aspects, il vous est déconseillé d’y jeter votre argent.