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Bimo, le mythe d’une réussite

Je ne sais plus combien de fois ai-je croisé le message porté par l’image ci-dessus: “Bimo, le seul produit qui réussit sans publicité, et c’est le produit de tous les démunis”.

Si la réussite se résume à la survie dans un marché qui s’ouvre de plus en plus, et à un taux de ventes plus ou moins stable, je concède que Bimo a réussi sur le marché algérien. Mais est-ce digne d’un des précurseurs de l’agroalimentaire dans notre pays?

Si dans le monde développé, la plupart des leaders faisaient partie des précurseurs sur leurs marchés, c’est parce qu’il est très difficile de détrôner un précurseur ; sauf en cas d’erreur stratégique importante de la part de ce dernier. Et lorsqu’on regarde le marché algérien, on constate avec quelle facilité les marques étrangères s’installent et prennent de grandes parts de marché.

Pour rester sur Bimo, combien de concurrents étrangers (français, turques, tunisiens, espagnoles…), ont pénétré le marché algérien avec force? Et combien de temps leur a-t-il fallu pour le faire? Très peu. Malgré cela, à l’image des producteurs algériens en général, Bimo n’arrive toujours pas à renouveler sa stratégie pour se défendre contre une concurrence de plus en plus féroce. Pourtant, cette entreprise devrait s’inquiéter de l’agressivité d’une concurrence qui gagne de plus en plus de terrain, et du “vieillissement” de sa clientèle traditionnellement acquise. Pour moi, il semble très clair que Bimo disparaitra dans une décennie ou deux, si ses dirigeants ne revoient pas leur modèle de gestion.

Avant de conclure ce petit commentaire, je pense que l’exemple Hamoud Boualem est très pertinent pour Bimo. En effet, cette entreprise, elle aussi, a été durant longtemps passive jusqu’à l’arrivée de Coca-Cola et de Pepsi, qui l’ont obligée à radicalement changer.

Bimo arrive toujours à vivre sur ses acquis d’hier, en oubliant que les acquis de demain doivent être pensés aujourd’hui.